IA et startups : qu’en disent ceux qui l’ont (vraiment) fait ?

📍 VivaTech 2025 – Conférence de La French Tech Val de Loire sur le stand de la Région Centre-Val de Loire
🎙️ Avec Pierre Limballe (OptimaHR) et Grégoire Véron (Compagnon, ex-Gymlib), animée par Clarisse Hélaouët (Digital Loire Valley x La French Tech Val de Loire)

Derrière les promesses, le terrain

C’est une question qu’on entend souvent : faut-il mettre de l’IA dans sa startup ? Et si oui, comment ? Pour y répondre, La French Tech Val de Loire a donné la parole à deux fondateurs qui ont testé, ajusté, et parfois galéré : Pierre Limballe (OptimaHR) et Grégoire Véron (Compagnon, ex-Gymlib).

Ce qu’ils ont en commun ? Une approche pragmatique : l’IA doit être utile, discrète, et surtout simple à utiliser. Le tout dans un contexte où les technos évoluent à toute vitesse.


Produit ou process ? Ça dépend de votre terrain de jeu

L’IA pour muscler les coulisses – retour chez Gymlib

Avant de fonder Compagnon, Grégoire Véron a passé un an et demi à intégrer des briques d’IA chez Gymlib. L’idée n’était pas de tout révolutionner, mais d’optimiser ce qui pouvait l’être : génération automatique de contenus, assistants de dev, IA custom pour des tâches métier.

Résultat ? Des gains de temps réels. Et une adoption facilitée, dans une équipe jeune, technophile, et plutôt curieuse de tester.

L’IA comme moteur – focus sur Compagnon

Chez Compagnon, on change d’échelle : ici, l’IA est au cœur du produit. La startup propose une assistance parentale et éducative, capable de s’adapter aux besoins de l’enfant : apprendre une leçon, raconter une histoire, répondre à une question de science.

Derrière la magie ? Un système d’agents spécialisés, orchestrés en coulisses, pour répondre de façon pertinente sans jamais dire le mot “IA”. À la place, des boutons clairs, une interface fluide… et une technologie qui s’efface.

L’IA en renfort – chez OptimaHR

Chez OptimaHR, l’IA vient augmenter une solution RH déjà bien rodée. Pierre Limballe cite plusieurs cas concrets : recherche intelligente dans les bases de données internes, traitement de fichiers, automatisation de tâches répétitives.

Là encore, l’enjeu est clair : ne pas noyer l’utilisateur sous le jargon. L’IA est là, mais elle reste invisible – sauf par ses effets.


L’IA, c’est Mieux quand on n’en parle pas ?

C’est peut-être le point de convergence le plus fort entre les deux intervenants : moins on dit “IA”, mieux c’est.

Les utilisateurs n’achètent pas un modèle de langage. Ils veulent une solution. Chez Compagnon, les parents veulent une réponse adaptée à leur enfant. Chez OptimaHR, les pros RH veulent gagner du temps. Point.

C’est en interne que la dimension techno prend tout son sens. Là, des outils comme Cursor (un IDE – environnement de développement intégré – boosté à l’IA) mais aussi Perplexity, Manus, H… permettent de gagner des heures de développement par jour. Mais l’adoption dépend d’un critère simple : l’utilité immédiate.


Prévoir l’imprévisible

Un défi majeur revient dans les deux témoignages : l’IA évolue trop vite pour parier sur un seul modèle. Il faut donc penser architecture différemment.

Pierre le résume avec une image parlante :

“On conçoit la voiture pour pouvoir changer le moteur toutes les trois semaines.”

Autrement dit : chaque modèle IA peut (et doit) être interchangeable. Pierre ajoute que certains clients B2B exigent l’intégration de leurs propres modèles. Pour y répondre, OptimaHR passe par une API maison, qui redirige vers le bon moteur selon le contexte. Pareil chez Compagnon : tout est modulable pour être le plus efficace et rentable possible.


Le tournant des agents IA

Autre sujet clé : l’utilisation d’agents spécialisés. Chez OptimaHR, on imagine des agents RH capables de traiter la paie ou de répondre à des questions réglementaires. Chez Compagnon, ce sont des “mini-cerveaux” autonomes, coordonnés par un orchestrateur qui comprend la demande de l’utilisateur.

L’intérêt ? Segmenter les compétences, personnaliser les réponses, et gagner en robustesse. Une approche encore peu répandue, mais qui pourrait bien devenir un standard.


Humain + IA : une nouvelle répartition des rôles

Avec cette montée en complexité, le rôle des humains change. Ce n’est plus le développeur qui écrit du code ligne par ligne, c’est l’architecte qui construit un système, guide les agents, structure les prompts.

Pierre le dit sans détour :

“L’IA sait tout faire mieux que toi. Mais si tu ne sais pas lui dire quoi faire, elle ne fait rien.”

Il faut donc former autrement, organiser différemment, et surtout… apprendre à piloter des intelligences multiples.


Une entreprise 100% IA ? Peut-être, mais pas tout de suite

Alors, à quoi ressemblera la startup de demain ? Une personne, et une armée d’agents IA ? C’est plausible. Mais ça soulève des questions de fond sur le travail, les compétences, et le rôle de l’humain. L’IA change les moyens, pas les fondamentaux. Compréhension des besoins, itérations rapides, humilité techno : c’est là que tout se joue.

Une chose est sûre : les startups qui réussiront seront celles qui sauront intégrer l’IA sans en faire un sujet. Et sur ce terrain, La French Tech Val de Loire continue d’être aux avant-postes.PErp

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