BURN-OUT ET BULLET JOURNAL : L'ÉQUATION (IM)POSSIBLE DES DIRIGEANTS

Décembre, c’est l’heure des bilans, des listes de cadeaux et, soyons honnêtes, de l’inévitable sprint final avant la trêve des confiseurs. Si les tableaux Excel doivent s’équilibrer, il est une autre ligne, plus subtile, qui demande un « check-up » urgent : celle de notre santé mentale. Pendant longtemps, dans l’univers du travail en France, ce sujet était l’équivalent du cousin gênant que l’on ne présente qu’à Noël : on sait qu’il est là, mais on préfère parler de la météo ou des derniers résultats. Heureusement, ce temps est révolu. Le malaise silencieux fait désormais grand bruit, et c’est une excellente nouvelle.

Commençons par le sommet de la pyramide, là où la pression est souvent maximale : les dirigeants et les managers. On leur demande d’être des phares dans la tempête, des rocs inébranlables, des modèles d’énergie inépuisable. C’est l’image du « super-héros » qui pilote l’entreprise… mais qui oublie de recharger sa propre batterie. Le paradoxe est cruel : comment prôner le bien-être et la décompression quand on est soi-même constamment au bord de l’implosion ? Admettre sa propre fragilité n’est pas une faute de gestion. C’est au contraire une preuve de lucidité et, ironie du sort, un acte de management fort. Il faut que les capitaines acceptent de porter un gilet de sauvetage avant de pouvoir sauver l’équipage, n’est-ce pas ?

Ce vent de vulnérabilité a logiquement balayé tout l’univers du travail. Le bien-être n’est plus un simple argument RH pour attirer les jeunes talents (adieu le cliché des baby-foot et des paniers de fruits, qui ne règlent rien sur le fond). Les chiffres français sont implacables : on estime qu’un salarié sur quatre se dit en mauvaise santé mentale. Le défi est donc passé d’un problème individuel à un enjeu collectif et systémique, touchant toutes les strates de l’organisation. Désormais, le mot d’ordre est à la déstigmatisation, à la libération de la parole. Ce n’est plus une « mode » frivole, c’est une nécessité pour la performance durable et, surtout, humaine de nos organisations.

Et justement, cette nécessité vient de recevoir un coup de projecteur national majeur. En 2025, la Santé Mentale était officiellement la Grande Cause Nationale ! Un engagement fort du Gouvernement pour sensibiliser, libérer la parole et améliorer l’accès aux soins. Maintenant que le calendrier 2026 s’ouvre, nous devons passer de l’événementiel au structurel. Alors, faisons en sorte que nos agendas comprennent désormais de vrais temps dédiés à l’équilibre intérieur. Ne voyons plus la santé mentale comme un bug à corriger discrètement, mais comme une feature essentielle pour faire des étincelles. Un bon moral, c’est la base de tout… y compris de la réussite professionnelle.